Série "l'alimentation attentive" : 2 - comment faire ? Un exemple de repas en pleine conscience
Dans le second article de cette série dédiée à l'alimentation attentive, je vous présente les bases pour pouvoir commencer à manger en pleine conscience.

Pendant le confinement, chacun se met à prêter plus d'attention à son alimentation, le sujet prend plus de place que d'habitude, et c'est le bon moment pour essayer de percevoir, de vivre l'acte de manger en y étant plus attentif, en le vivant comme une activité à part entière, une expérience à vivre seul ou à partager à table. Cela permet de limiter les excès, la consommation d'aliments qui nous font culpabiliser, mais aussi de limiter la culpabilité et la frustration autour des aliments et des sensations que l'on peut ressentir autour des repas, pour accueillir sans se juger et sans culpabiliser par exemple le fait qu'on n'ait pas toujours ni envie ni du plaisir à cuisiner trois fois par jour, tous les jours, ou qu'on n'ait pas d'idées. C'est le moment.

Manger en pleine conscience commence avant d'être installé à table. C'est d'abord commencer par prêter attention à notre sensation de faim, essayer de trouver si une marche en mode pilotage automatique vers le placard à biscuits correspond à une faim physique ou plutôt à une autre partie de nous qui réclame d'être nourri : notre intellect, notre affect, notre spiritualité, et ensuite décider de nourrir ce qui a vraiment faim, en appelant quelqu'un, en lisant un livre par exemple.
Puis, une fois que l'on a détecté qu'on avait vraiment faim, et que le moment du repas ou d'une collation est venu, concrètement, une fois installé devant son assiette, comment fait-on ?
1 . Respirer.

Avant de manger, prenez quelques respirations en portant votre attention sur votre souffle, installez-vous dans le moment pour être vraiment présent ici, maintenant, sans autre distraction (écran, tv, téléphone, pensées qui occupent votre attention). Cela permet de se mettre dans les bonnes dispositions, de sortir du mode "pilotage automatique".
2 . Evaluer.

Soyez attentif à votre sensation de faim, essayez d'évaluer son intensité : avez-vous très faim, pas particulièrement faim, un peu faim, pas faim ? Où ressentez-vous cette sensation dans votre corps ? De quelle manière, à quel endroit ressentez-vous la faim ?
3 . Observer.

Commencez par prendre le temps de regarder, regarder vraiment votre assiette, les couleurs des aliments, ce que vous remarquez, les textures que vous imaginez, identifiez les aliments qui vous attirent en premier, laissez exister les pensées qui arrivent sur l'assiette, sans les juger.
4 . Savourer.

Commencez à manger, en étant simplement tout à ce moment, en ressentant le goût, comment il se propage dans la bouche, quels goûts vous sentez en premier, quelles textures vous observez, quelles sensations vous ressentez. Que le plat soit délicieux, ou fade, ou trop salé, ou manque de croquant, ce qui importe est de porter attention à ce que vous vivez, ça n'est pas "plus" de la pleine conscience quand la sensation, le goût, sont agréables et positifs que quand ils sont désagréables, ou même neutres.
5 . Mastiquer.

Il est important de prendre le temps de ralentir, de mastiquer longuement, jusqu'à obtention d'une bouillie, car en plus de faciliter la digestion, cela permet de mieux ressentir la satiété et de limiter les risques de manger plus que ce dont vous avez besoin.
6 . Partager.

L'idéal est de pouvoir de temps en temps faire un repas entier seul, en silence, en ne faisant que manger. Mais il est aussi tout à fait possible et conseillé de manger en pleine conscience à plusieurs, même avec des enfants, cela enrichit la qualité des relations et rend souvent les repas plus sereins et agréables. Les convives peuvent partager leurs ressentis sur ce qu'ils voient sur la table lorsqu'ils prennent place, sur quel plat, quelle couleur, quel ordre les attire ou les repousse, sans se juger. Chacun peut se servir en fonction de ses envies et de sa faim, et partager les 3 premières bouchées en silence, en étant ensemble mais chacun avec son expérience. Ensuite, les convives peuvent échanger sur ce qu'ils ont vécu, et les conversations peuvent prendre leur tournure habituelle.
7 . Savoir s'arrêter.

Aux deux tiers de l'assiette, faites une pause et évaluez votre faim. Même si notre éducation nous a habitués à terminer notre assiette, si vous ressentez que vous avez eu assez à manger et que les bouchées suivantes seraient "de trop" ou pas nécessaires, alors arrêtez de manger, et placez les restes dans un contenant au réfrigérateur pour les prochains repas. Il est primordial de retrouver une connexion à ce que nous ressentons en mangeant et de manger en conséquence. C'est comme cela, en s'écoutant et en sachant s'arrêter et savourer chaque bouchée, que manger en pleine conscience permet à beaucoup de perdre du poids, même si ça n'est pas son objectif.
Voilà comment se lancer dans l'aventure d'un repas en pleine conscience. C'est une expérience qui demande de l'entrainement, d'apprendre à ne pas se juger et à simplement être attentif à nos besoins et les respecter, cela ne sera pas forcément concluant la première fois, et il est parfois plus simple de commencer en regardant sur le site www.tcme.com pour avoir des accompagnements audio (en anglais et espagnol seulement) ou en me contactant pour prévoir une séance ensemble.
Partagez votre expérience d'une première dégustation en pleine conscience